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Veillée funèbre pour le docteur chinois Li Wenliang, mort après avoir contracté le nouveau coronavirus, le 7 février 2020 à Hong Kong (Chine). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Hong Kong (Chine) a commencé samedi 8 février à imposer des mesures de quarantaine drastique pour endiguer l’épidémie du nouveau coronavirus, dont le bilan atteint 722 morts, tandis que l’émotion restait vive en Chine après le décès d’un médecin lanceur d’alerte.
Parmi les victimes se trouve un citoyen américain, a déclaré samedi 8 février l’ambassade des États-Unis, dans ce qui semble être le premier décès confirmé d’un étranger en raison de la maladie.
"Nous pouvons confirmer qu’un citoyen américain de 60 ans déclaré porteur du coronavirus est mort dans un hôpital de Wuhan, en Chine, le 6 février", a déclaré un porte-parole de l’ambassade des États-Unis à Pékin.
Le ministère thaïlandais de la Santé publique a annoncé, ce samedi 8 février, sept nouveaux cas de coronavirus, dont trois Thaïlandais et quatre ressortissants chinois, portant à 32 le nombre total de cas recensés dans le pays depuis le début de l'épidémie en décembre en Chine.
Une aide américaine
À Washington, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a annoncé vendredi 7 février que les États-Unis se tenaient prêts à dépenser jusqu’à 100 millions de dollars pour venir en aide à la Chine et à d’autres pays affectés par l’épidémie.
Son adjoint au département d’État a déclaré que ces fonds permettraient de contribuer au financement des mesures engagées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) face au coronavirus.
Les États-Unis ont aussi envoyé à la Chine près de 17,8 tonnes de fournitures médicales, parmi lesquelles des masques et d’autres équipements de protection sanitaire, a ajouté Stephen Biegun lors d’un point presse.
La propagation mondiale du coronavirus. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mort d'un Japonais
Un Japonais soupçonné d'être atteint du nouveau coronavirus est lui-aussi décédé dans un hôpital de Wuhan, a annoncé samedi 8 février le ministère nippon des Affaires étrangères.
Cet homme d'une soixantaine d'années avait été hospitalisé à Wuhan pour une pneumonie virale aiguë.
Les autorités sanitaires chinoises jugent hautement probable que le nouveau coronavirus soit la cause de son décès, même s'il est "difficile d'établir un jugement définitif", a indiqué le ministère dans un communiqué.
Si la cause du décès ce confirmait, cet homme serait le premier Japonais à avoir été tué par le nouveau coronavirus depuis le début de l'épidémie.
Mesures de "temps de guerre"
Hong Kong tente de se prémunir de tels drames. Désormais, toute personne arrivant dans la région en provenance de Chine continentale a l’obligation de s’isoler deux semaines chez elle, à l’hôtel ou dans tout autre hébergement, les récalcitrants encourant six mois de prison.
Cette mesure draconienne doit freiner l’épidémie, qui a déjà fait un mort sur le territoire chinois semi-autonome.
Hong Kong, où des habitants font des achats paniques de papier toilette et de denrées, a déjà fermé la quasi-totalité des postes frontières avec le reste de la Chine.
Les mesures de confinement restent par ailleurs strictes dans de nombreuses villes chinoises, où des dizaines de millions de personnes doivent rester calfeutrées chez elles.
En visite cette semaine à Wuhan (centre), épicentre de l’épidémie, la vice-Première ministre Sun Chunlan a ordonné aux autorités locales d’adopter des mesures de "temps de guerre" pour rechercher les habitants atteints de fièvre en ratissant les quartiers.
La ville, où est apparue en décembre l’épidémie de pneumonie virale, et la province environnante du Hubei sont coupées du monde depuis deux semaines par un cordon sanitaire.
Nouveaux cas sur un paquebot
Une photo du médecin Li Wenliang, devant laquelle a été déposé un bouquet de fleurs, devant une aile de l'hôpital de Wuhan, en Chine, le 7 février 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le nouveau coronavirus a contaminé plus de 34.500 personnes et tué 722 patients en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao) - soit 86 décès supplémentaires enregistrés en 24 heures, le plus fort bilan quotidien à ce jour -, ont annoncé samedi 8 février les autorités sanitaires.
Mais l'épidémie continue de se propager hors de Chine continentale. Plus de 320 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires, dont deux mortels à Hong Kong et aux Philippines.
Le bilan s'approche désormais de celui de l'épidémie de Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), qui avait tué 774 personnes dans le monde en 2002-2003.
Au-delà de la quarantaine à Hong Kong, de nombreux États musclent leurs mesures restrictives à l'encontre des personnes en provenance de Chine. Et ils déconseillent les voyages dans ce pays.
Le Gabon est devenu l'un des derniers pays à interdire l'entrée à tout passager venant de Chine continentale, vers laquelle la plupart des compagnie aériennes internationales ont interrompu leurs vols.
Dans le même temps, d'autres pays poursuivaient l'évacuation de leurs citoyens de Wuhan : 213 Canadiens sont arrivés en avion sur une base militaire de l'Ontario où ils resteront isolés deux semaines.
Et des milliers de voyageurs et membres d'équipage restent consignés sur deux navires de croisière en Asie.
Au Japon, le nombre de personnes contaminées sur le paquebot Diamond Princess continue d'augmenter, grimpant samedi 8 février à 64 cas. Quelque 3.700 personnes à bord demeurent cloîtrées dans leurs cabines.
À Hong Kong, 3.600 personnes subissent un sort similaire sur le World Dream, dont huit anciens passagers ont été testés positifs.
Le Japon a interdit à un autre navire de croisière, où un passager est soupçonné d'être contaminé, d'aborder sur l'archipel.
Fureur populaire
En Chine, l'épidémie a pris un tour politique avec la mort vendredi 7 février du docteur Li Wenliang, ophtalmologue de Wuhan qui avait donné l'alerte fin décembre après l'apparition du virus, avant de le contracter lui même.
Accusé de propager des rumeurs et réprimandé par la police, il fait désormais figure de héros national et de martyr face à des responsables locaux accusés d'avoir caché les débuts de l'épidémie.
L'émotion et la colère restaient vives sur les réseaux sociaux chinois, où le mot-dièse "Nous demandons la liberté d'expression" a fait florès avant d'être censuré.
Secoué par la fureur populaire, Pékin a annoncé une enquête sur "les circonstances" du décès du docteur.
Des vidéos partagées sur la plateforme de microblogs Weibo montraient un petit groupe de personnes soufflant dans des sifflets vendredi soir 7 février devant l'Hôpital central de Wuhan où s'est éteint le "lanceur d'alerte". Une veillée en sa mémoire était également organisée à Hong Kong.
La municipalité de Wuhan a accordé à sa famille 800.000 yuans (104.000 euros) au titre de "l'assurance couvrant les accidents au travail", selon l'agence Chine nouvelle.
Dans des structures médicales débordées, les personnels soignants restent très vulnérables au virus : 40 employés d'un même hôpital universitaire de Wuhan ont été contaminés en janvier, selon une étude parue vendredi 7 février dans la revue médicale Jama.
Ouest-France - AFP/VNA/CVN